Édition 2025

Du 20 au 30 mars 2025, le Festival de Films Pêcheurs du Monde revient pour une 17e édition, dans son port d’attache à Lorient, et dans 7 autres villes de Bretagne Sud.
Par le biais du cinéma et de sa puissance documentaire, le Festival raconte des histoires de gens de mer, aussi universelles que singulières. La pêche, et par extension l’écosystème maritime et les populations qui en dépendent, est ainsi montrée comme un témoignage vivant des changements sociétaux, économiques et environnementaux.

Cette nouvelle édition du festival a pour thème Le pêcheur, face aux défis de l’environnement, ou comment nourrir la population de façon durable tout en sauvegardant le patrimoine naturel des océans.

La quarantaine de films sélectionnés, issus d’horizons maritimes variés, viendra alimenter les échanges autour de ces questionnements. La parole sera donnée aux réalisateur.ices, aux scientifiques et aux pêcheurs, qui œuvrent chacun à leur manière, pour préserver la richesse maritime.

Questionner le monde par le prisme de la pêche

Par Jacques Cherel, Président du festival Pêcheurs du monde

La mer et la pêche font partie intégrante de l’identité lorientaise. Valoriser ces deux éléments, à travers un festival de cinéma est aussi nécessaire qu’indispensable. Pêcheurs du monde est ainsi né en 2008 à Lorient, avec, dès le départ, la volonté de promouvoir un milieu de la pêche respectueux.

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Programme

L’USINE ROUGE

Marie Hélia
Mercredi 26 mars
20h15
Escale Cinéville, Lorient
L’histoire des conserveries de poisson à Douarnenez racontées par les femmes qui y travaillèrent entre 1905 et 1989 : leurs luttes et leurs grèves aux côtés des marins face aux usiniers peu pressés de délier les cordons de la bourse.
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Jeudi 20 mars
18h
Escale Le Guilvinec-Haliotika, Cité de la pêche
De la pêche à pied de crevettes sur les côtes de la Mer du Nord à la fabrication de croquettes belges, en passant par le décorticage, il s’agit surtout d’une affaire de femmes. Parce que plus habiles ou peu payées?
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DEMAIN AU BOULOT

Liza Le Tonquer
Mercredi 26 mars
20h15
Escale Cinéville, Lorient
À Douarnenez, sur la pointe finistérienne, alors que la ville vient de célébrer le centenaire de la grève des sardinières de 1924, les dernières conserveries ont quitté le port pour la zone industrielle.
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Samedi 22 mars
17h
Escale Lanester, salle Tam Tam
Pour Edouard Kaltush, éducateur auprès de jeunes, la culture innue est un remède qui doit être pratiqué et préservé. Pour transmettre son savoir-faire traditionnel, il apprend à trois enfants comment tresser des raquettes et pêcher le homard.
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FAR WEST

Pierre-François Sauter
Jeudi 20 mars
20h
Escale Douarnenez, Auditorium du Port-musée
Quand un village de pêcheurs se transforme en spot touristique.
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PETITS CONTES SOUS L’OCÉAN

Anastasia Sokolova, Jakub Kouřil, Ursula Ulmi, Aliona Baranova, Lena von Döhren et Eva Rust
Mercredi 26 mars
14h
Escale Cinéville, Lorient

Cinq courts-métrages : Un programme pour plonger dans les mondes marins…
Partez sur les traces d’un célèbre marin, découvrez d’incroyables légendes insulaires, explorez des univers aquatiques merveilleux et vibrez au son de l’océan.

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Mercredi 26 mars
18h
Escale Cinéville, Lorient
Danny, un producteur de musique londonien branché se rend en Cornouailles pour un enterrement de vie de garçon. Quand son patron et ami le défi de faire signer un contrat aux pécheurs pour un album de chants de marins, Danny tombe dans le panneau.
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LEBOU

Ndèye Soukeynatou Diop
Vendredi 21 mars
20h30
Escale Etel, Cinéma La Rivière
la réalisatrice invite à partager un moment de vie avec la communauté d’un peuple de la mer, les Lébou, au Sénégal. Ceux-ci doivent faire face aux effets du changement climatique, de l'avancée de la mer mais aussi des transformations de l’urbanisme.
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MERMAID (La sirène)

Eilif Bremer Landsend
Vendredi 21 mars
20h30
Escale Etel, Cinéma La Rivière
Situé dans les rudes îles Lofoten, Sisilie est sur le point de devenir le nouveau capitaine du bateau de pêche qu'elle a hérité de son père, Parviendra-t-elle à trouver ses marques en tant que pêcheuse ?
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MEXILLONARIA

Pablo Chouza
Samedi 29 mars
14h
Salle Ricœur, Lorient
Vers 1945, la moule de Galice connaît un tournant avec l'arrivée des premiers bateaux dans la Ría de Arous. De la collecte rustique et primaire, elle devient une culture, véritable moteur économique pour la côte.
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SAMUEL ET LA LUMIERE

Vinícius Girnys
Vendredi 28 mars
20h30
Salle Ricœur, Lorient
Samuel, 5 ans, grandit à Ponta Negra sur la luxuriante Costa Verde au Brésil. Il assiste à l’arrivée de l’électricité qui transforme son paisible village de pêcheurs. Le bruit des moteurs des plaisanciers remplacent les sons de la nature
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La compétition

Les jurys

Séverine Vermersch, réalisatrice et présidente du Jury professionnel

 

Président du jury professionnel

Après ses études à l’INSAS, Séverine Vermersch réalise des fictions courtes en Bretagne et à Bruxelles. Autrice des documentaires Qui voit Ouessant, À L’ouest, Dans leurs yeux et La Bande du deux-neuf, elle est également intervenante à la FEMIS. Elle prépare actuellement son prochain film : Au revoir, à jamais, pour toujours, un joyeux manifeste sur l’amour à travers le temps.

Je vis avec la mer, son souffle, le temps des marées plutôt que celui de la montre. Elle est au bout de ma rue (et bientôt dans mon jardin… ça c’est plus inquiétant !) La mer est une ressource et un cosmos, elle est un monde de cinéma. Mais, comme tout ce qui est plus grand que nous, elle est difficile à filmer. Pendant mes études de cinéma, à Bruxelles, je me retrouvais toujours à la mer. Il fallait la voir, l’entendre, la sentir. Pour un film d’école j’ai embarqué à bord d’un remorqueur dans le port d’Anvers. Et puis, un jour, lors d’une rétrospective Jean Epstein à la cinémathèque Royale de Belgique, je me suis rendue compte que j’avais assisté à un moment exceptionnel quand j’étais enfant : une projection de Finis Terrae sur l’île de Ouessant où le film avait été tourné 40 ans avant. J’avais 10 ans au milieu de ces hommes et ces femmes qui parlaient fort, riaient, s’interpellaient, en reconnaissant leurs anciens sur l’écran. C‘était magnifique d’assister à ça, de les voir face à leur réel grâce au regard de ce poète venu d’ailleurs.

Epstein s’inspire d’un fait banal pour incarner le territoire tout en réinventant le cinéma. Il filme, amoureusement les gestes des goémoniers, les faisant jouer leurs propres rôles.

Donc on peut venir d’ailleurs, comme lui, et voir l’autre mieux que lui-même ? On peut raconter la pêche en filmant l’amour ? Epstein l’exprime bien mieux que moi : “il existe un rapport secret entre le voyageur et la terre qu’il parait choisir pour s’arrêter. Sur ce secret le cinématographe se penche”. Cette découverte a été décisive pour moi. Et j’ai fait mon premier vrai film : “Qui voit Ouessant”, un documentaire sur Epstein et sur cette île.

Quand je suis revenue vivre ici, dans le Finistère sud, je me suis tournée vers les marins. Quelle force et quelle passion les poussent à repartir, au delà du métier ? Quelle est leur vie entre eux à bord ? comment ils négocient avec les éléments ? J’ai embarqué sur un chalutier et j’ai filmé la vie à bord. Ça a été une expérience très forte. Puis j’ai voulu aller plus loin, voir ce que les marins au long cours ont vu et que je ne verrais jamais. J’ai collecté leurs films amateurs et réalisé “Dans leurs yeux”, une odyssée maritime où l’on voit ces hommes, à l’instar d’Ulysse, grandir au fil de leurs traversées sur les océans.

Le cinéma et la mer sont indispensables à notre vie matérielle et à nos imaginaires. Mais voilà, les deux sont menacés. Le Festival Pêcheurs du monde fait acte de résistance en nous montrant sur grand écran des hommes et des femmes du monde entier, travailleurs de la mer, ouvrières d’usines, des anonymes qui se battent humblement, parfois au risque de leur vie, sans défis ni gloriole, pour se -et nous- nourrir, tout en préservant notre bien commun.

Je suis très fière de participer à ce festival qui nous fait lever les yeux vers le haut pour découvrir et honorer des regards et des récits puissants sur un tropisme qui nous concerne tous, au delà de nos frontières. Pendant ces quelques jours au moins, partageons ensemble et dans le noir, ce “sentiment océanique”, d’appartenir au flux et au reflux du monde.

Laurence Forin, directrice du cinéma Le Paradis, Quiberon

Originaire de Bourgogne, Laurence Forin s’installe à Paris où elle obtient une double maîtrise en histoire et en audiovisuel. Après avoir travaillé sur plusieurs tournages de long-métrages en région parisienne et avoir été agent de comédiens et mannequins, elle quitte la capitale pour la Bretagne et s’installe sur la presqu’île de Quiberon. En 2015, elle prend la direction du cinéma municipal Le Paradis. Elle y a créé le Festival Grand West en 2020, dédié aux Indiens d’Amérique du Nord. Elle est parallèlement correspondante de presse pour le quotidien Le Télégramme

 

Gérald Hussenot, consultant en pêche et aquaculture durable

Diplômé d’Etudes Supérieures de Sciences Economiques et de l’Institut des Hautes Etudes Internationales, Gérald Hussenot Desenonges voue sa carrière au monde de la pêche : à Lorient, au sein du Groupement Professionnel des Armateurs à la Pêche de LORIENT et d’ETEL, puis à Rennes au Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins de Bretagne, en tant que Secrétaire Général jusqu’en en 2014. Jusqu’en 2019, il préside l’ONG de développement durable : « Blue Fish », puis devient président de la Fondation « Blue Fish Europe ». Gérald Hussenot Desenonges est également membre actif du Collectif Pêche et Développement et du Comité de rédaction de la lettre des Amis du musée de la Compagnie des Indes.

 

Claire Laspougeas, coordinatrice de projets liées à la pêche professionnelle

La mer et les hommes… D’abord en éducation à l’environnement, puis dans le milieu de la pêche professionnelle (Comités des pêches), Claire Laspougeas a toujours travaillé pour la préservation d’un équilibre durable entre l’homme et le milieu marin. Actuellement en poste au Parc naturel marin d’Iroise, elle travaille sur les thématiques de pêche professionnelle au sein de cette aire marine protégée de la pointe bretonne.

Laurence Ansquer, productrice

Fruit du métissage entre le pays Bigouden et le Cap-Sizun dont elle s’éloigne pour suivre des études en sciences sociales, Laurence Ansquer débute sa vie professionnelle dans le milieu de l’éducation populaire. La culture sera un outil pour créer des ponts ; comprendre le monde pour agir… Sur l’un de ces ponts, elle croise l’équipe du Festival de cinéma de Douarnenez, le temps d’y découvrir la force du collectif et le pouvoir du cinéma documentaire. A partir de 2008, elle rejoint Tita Productions et produit une quarantaine de films, dont El Velador (Quinzaine des Réalisateurs 2011), Un Paese Di Calabria (Primé Visions du Réel 2016), Congo Luncha (Prix Albert Londres 2019), L’Or des Mac Crimmon ( Festival International Images de Sons 2021 ), La Tribu des Dieux (FIPA 2021)…

Hoël Carof, patron de pêche

Originaire du Morbihan, Hoël Carof découvre le milieu de la pêche professionnelle dès l’âge de 8 ans. Il s’engage rapidement dans cette voie en rejoignant le Lycée Maritime à l’adolescence. Son Cap Matelot et son Capitaine 200 Pêche en poche, il sort de l’école et travaille sur plusieurs chalutiers lorientais. A 20 ans, il embarque en tant que capitaine sur des bateaux de transport de passagers pendant 2 ans. De retour dans le Morbihan, il est désormais patron armateur de 2 fileyeurs de 12m en pêche côtière.

Sébastien Thiébot, réalisateur et président du Jury Jeune

Depuis 20 ans, Sébastien explore le monde maritime à la rencontre de ceux qui vivent en lien étroit avec le littoral. Il débute à Lorient en 2000, collabore dix ans avec l’émission Thalassa et réalise aujourd’hui des documentaires sur la mer, ses pêcheurs, scientifiques ou historiens. À travers ses films, il donne la parole à ceux qui racontent cet univers en constante évolution. Sa curiosité et son désir de témoigner avec justesse d’un monde en mutation sont le moteur de son travail.

Pour l’édition 2025, il accompagne les lycéens du lycée Dupuy de Lôme, du lycée Maritime d’Etel et des étudiants d’horizons divers, dans leur expérience de jurés.