La mer est mon métier, auto-focus sur la carrière d’Emmanuel Audrain

Vendredi 24 mars
15h30
Salle Ricoeur

Emmanuel Audrain

Je suis photojournaliste depuis dix ans quand je vois le film Reporters, de Raymond Depardon. Je suis bouleversé. Si l’on peut faire du cinéma avec une telle discrétion, avec un réel engagement dans la durée comme le fait en général un photographe, alors, je dois prendre ce chemin.
Ce virement de bord va me prendre cinq années. Mais, pas de doute, c’est bien cette qualité de relation – dans la durée – qui fait battre mon cœur.
Trente ans plus tard, ce métier, ce mode de vie, cette façon d’être au monde me correspondent complètement. J’ai beaucoup de chance !

Cycle rencontre avec un réalisateur

La mer est mon métier, auto-focus sur la carrière d’Emmanuel Audrain, sa vision de l’homme, de la mer et du cinéaste

Emmanuel Audrain est un documentariste, dont les films gravitent autour de deux univers :
Le premier c’est la mer. Non pas celle de Trenet ou de Valéry, mais celle, plus grave, que lui inspira le film de Kaminker et Dumaître, tourné en 1958 à l’île de Sein, La mer et les jours.
Depuis son premier film Boléro pour le thon blanc, Ile d’Yeu 1985, en passant par Les enfants de l’Erika, jusqu’à Alerte sur la ressource, en 2002, les films d’Emmanuel Audrain vont au plus près des prises de conscience de notre époque, sans jamais en oublier l’humanité au sens propre, c’est-à-dire le peuple des pêcheurs et autres gens de mer.
Le deuxième univers de ses films, c’est la capacité d’écoute dont ils témoignent, on pourrait presque parler d’amitié comme valeur de plan ou de cadrage .
Ce qu’Emmanuel offre le plus généreusement à ceux qu’il filme, c’est cette aventure du tournage, qu’il paye avec son temps. « Avancer par des chemins, non connus d’avance », dit-il. Ses films se font lentement. C’est un engagement, pas toujours facile à vivre économiquement. Mais, ceux qu’il filme ne s’y trompent pas ; ils apprécient ce respect.
Emmanuel note que ce qui le bouleverse, dans sa vie et dans ses films : « C’est de découvrir chez l’autre, le sens du bien commun. L’intelligence du cœur. »
Philippe Niel

À partir d’extraits de ses films,
Emmanuel Audrain revient sur son parcours de cinéaste.
Aventure humaine, aventure maritime.

  • 1985, Ile d’Yeu : Boléro pour le Thon Blanc
    Primé au Festival de film de mer de Toulon
  • 1986, Cap de La Hague : Sauveteurs
    Sélectionné par Intermédia, pour faire partie d’une collection de films ethnographiques qui circulent à l’étranger
  • 1989, Mémoire des îles :
    Ile d’Yeu, Raymond : Mon bateau, je lui parlais
    Ile de Groix : Tante Mélanie
    Belle île, Armand : J’aurais fait la pêche en fraude
    Primé au Festival du film maritime de Noirmoutier
  • 1996, Ile de Groix : Rue des thoniers
  • 1997, La Rochelle port breton
  • 1999, Groix, Lorient : Victor Tonnerre
    Primé au Festival de cinéma de Douarnenez
  • 2000, Groix, Guérande : Les enfants de l’Erika
  • 2006, Golfe de Gascogne : Alerte sur la ressource (Avec Guillaume Normant)
    Prix de la Médiation au Festival du film scientifique, Oullins
  • 2005 – 2008, Deux films sur la sécurité en mer : VFi… La Vie continue. Attention Hypothermie